
Pour cette rubrique, nous avons interrogé nos collègues japonais travaillant à MIS. Nous leur avons posé une série de questions en anglais afin d’échanger avec eux sur leur quotidien en France. Les réponses ont ensuite été traduites en français.
« Les perturbations dans les transports ou la durée des congés constituent d’autres différences notables »
Tout d’abord, ce poste en France n’est pas forcément leur première expérience professionnelle en dehors du Japon. En effet, Mamoru a passé trois ans au Royaume-Uni et Yuko cinq ans aux Etats-Unis (un an à Atlanta et quatre ans à Détroit). Ils avaient donc pu se familiariser avec la vie à l’étranger avant de venir travailler à Caen. En revanche, Yuki précise que c’est la première fois qu’il s’installe à l’étranger avec ses enfants, ce qui rend la logistique un peu plus compliquée.
Malgré leur expérience en dehors de leur pays, nos collègues japonais ont été interpellés par un certain nombre de différences entre le Japon et la France. Les plus marquantes, outre l’architecture, la nourriture, etc… sont surtout liées à l’organisation sociale. Par exemple, au Japon les dépenses liées à la santé et à l’éducation ne sont prises que partiellement en charge : cela représente un coût pour les foyers plus important qu’en France. Les perturbations dans les transports ou la durée des congés constituent d’autres différences notables. Un autre point à noter : les délais nécessaires pour effectuer certaines démarches, comme obtenir un document de la préfecture ou un rendez-vous chez l’ophtalmo, sont nettement plus longs en France qu’au Japon. Enfin, le curseur entre la vie professionnelle et la vie familiale ne se situe pas au même niveau entre les deux pays : en France, il est plus facile de trouver un équilibre entre les deux.
À la question : « Qu’est-ce qui vous manque le plus au quotidien ? », Mamoru répond que c’est sa famille, qui est restée au Japon. Pour Yuki et Hiro, il s’agit d’aliments que l’on ne trouve pas à Caen :
- Le rāmen : c’est une soupe de nouilles à base de poisson ou de viande,
- Le nattō : c’est un aliment à base de graines de soja fermentées, consommé comme accompagnement du riz nature.


Mamoru précise également qu’il est difficile de trouve du saké japonais fraîchement produit, en particulier provenant de sa région, à savoir la préfecture de Shiga, près de Kyoto.
« Il existe une association qui regroupe des Japonais résidant en Normandie »
La barrière de la langue est contraignante parfois. Hiro évoque la difficulté de prendre des rendez-vous médicaux. Il a désormais recours à Doctolib pour contourner le problème. Les échanges avec les enseignants peuvent également être compliqués. Néanmoins, il y a des solutions : par exemple, l’institutrice du fils de Yuki prend le temps d’écrire en anglais les points qu’elle souhaite évoquer. Mamoru quant à lui emploie le français dans la vie quotidienne (pour faire ses courses etc…), ce qui facilite les choses. Il y a aussi des situations amusantes : le jour de la rentrée scolaire, Yuki fut interpellé par les camarades de son fils qui lui posaient de nombreuses questions en français. Malheureusement, il ne pouvait pas répondre… Depuis, il a eu l’occasion de sympathiser avec d’autres parents d’élèves et d’être invité chez eux. La communication en anglais n’est pas toujours facile, mais les échanges sont possibles malgré tout.
Il existe une association qui regroupe des Japonais résidant en Normandie. Il y a environ 70 personnes qui y participent. Il s’agit la plupart du temps de femmes japonaises mariées à des Français. Des évènements sont organisés, au moins deux fois par an. Mamoru, Yuki et Hiro rencontrent ainsi parfois des compatriotes via cette association. Il y a aussi d’autres occasions plus inattendues. Le fils de Yuki a par exemple dans son école un camarade dont les parents sont Japonais.
En venant travailler en Normandie, c’est l’occasion pour nos collègues japonais de visiter la France, et même l’Europe. Yuki en a profité pour découvrir le Mont-Saint-Michel, Paris, Nice et Bordeaux. Mamoru et Hiro sont allés dans plusieurs pays d’Europe : Allemagne, Italie, Autriche, Suisse, Finlande, Angleterre et Grèce pour Mamoru, Suisse, Pays-Bas, Angleterre, Espagne et Belgique pour Hiro. Ce dernier avait aussi prévu de découvrir l’Italie au mois d’avril, mais cela a été annulé vu le contexte actuel… D’autre part, s’ils souhaitent effectuer un séjour au Japon, Murata fournit à nos collègues japonais un aller-retour par an.

Le saviez-vous ?
Il y a trois périodes de vacances au Japon. Les vacances d’été au mois d’août (Obon) et les vacances d’hiver au moment du jour de l’an, qui sont plutôt consacrées à la famille. Les vacances de printemps quant à elles ont lieu entre la fin du mois de mars et le début du mois d’avril. Elles coïncident avec la fin de l’année scolaire et ont pour nom « Golden Week » (c’est le terme anglais qui est utilisé par les Japonais). Cette semaine en or correspond à une succession de plusieurs jours fériés. À cette occasion, les Japonais en profitent pour voyager. Ce n’est donc pas la période la plus propice pour découvrir le pays (il y a beaucoup de monde dans les transports, les hôtels, etc… et les tarifs sont plus élevés.
Even if they already worked in a foreign country, our local japanese colleagues noticed some differencies between Japan and France, mainly related to social organization, education, healthcare, disruptions in the public transportation, duration of the vacations, administrative procedures… Another difference : the time accorded to the job and the time accorded to the family !
